24 heures du Mans – La course : Le lion, toutes griffes dehors !!!…

Repères

Les vainqueurs sur le podium…

Date : 13 & 14 juin 2009

77e édition

Site : www.lemans.org

55 voitures au départ

32 voitures classées

1 voiture arrivée mais non classée

Circuit de 13,629 Km

Neutralisations : 7 soit 2H43

Changement de leader : 4 avec 3 voitures différentes

382 tours parcourus

5206,278 Km

Moyenne : 216,664 Km/h

Meilleur tour : Nicolas Minassian 3’24,352 (240,097 Km/h)

Météo : Beau temps chaud et sec

Peugeot n’a pas failli dans sa quête d’une troisième victoire en terre Mancelle en infligeant à Audi sa première défaite à l’issue d’une course menée tambour battant. En réalisant le doublé, la firme Sochalienne se rachète de sa déconvenue de 2008 et renoue avec la victoire, treize ans après le triomphe des 905.

 

Débutée sur un rythme de Grand Prix, la 77e édition des 24 Heures du Mans a été mouvementée et indécise jusqu’au bout, même si la voiture victorieuse a pris la tête à 20H49 le samedi pour ne plus la quitter. C’est chez Audi que la première alerte a lieu avec un passage dans le bac à gravier d’Alexandre Prémat au volant de la n° 3 avant que deux Peugeot 908 ne s’accrochent dans les stands. En repartant après un ravitaillement au volant de la 908 HDi n° 7, Pedro Lamy est percuté par Jean-Christophe Boullion qui arrive pour faire le plein de gas-oil avec sa 908 Pescarolo n° 17. Obligé de faire un tour complet du circuit avec la roue arrière gauche crevée, le Portugais ramène une auto bien meurtrie qui va perdre sept tours dans l’aventure alors que la 908 verte n’en concède qu’un. En début de soirée, alors qu’elle avait presque un tour d’avance sur sa sœur n° 9, la Peugeot 908 n° 8, alors pilotée par Sébastien Bourdais, doit procéder au changement du demi-train arrière gauche. L’enfant du pays repartira à un tour de l’équipage Brabham-Géné-Wurz qui, à ce moment-là, ne sait pas encore qu’il vient de prendre définitivement la tête. Peu de temps après et alors qu’elle était troisième, c’est Lucas Luhr qui explose, au virage Porsche, l’arrière de sa Audi R15 n° 2 et abandonne. Comme l’Audi n° 3 va servir de paratonnerre en accumulant les ennuis, il ne reste plus que l’équipage tenant du titre pour permettre à Audi de conserver son sceptre, mais un encrassement systématique des radiateurs et une surchauffe récurrente des turbos, va lui faire perdre beaucoup de temps à chaque ravitaillement pour finalement terminer troisième à six tours des vainqueurs. Débarrassé de la menace Audi, Olivier Quesnel le patron de Peugeot Sport, fige les positions au milieu de la nuit au grand dam de Sébastien Bourdais, Franck Montagny et Stéphane Sarrazin peu enthousiastes de devoir se contenter de la deuxième place. Si Porsche en LMP2, avec les Danois du Team Essex cette fois ci, et Ferrari pour la catégorie LMGT2, avec Risi Competizione qui double la mise, confirment leurs victoires de 2008, Corvette récupère un bien en LMGT1 qu’il avait perdu depuis deux ans.

 

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LMP1 : Peugeot terrasse Audi…

 

Les faiblesses des diesels ont failli ouvrir le podium à la première voiture carburant au super, en l’occurrence la Lola Aston-Martin n° 007 qui échoue à moins d’un tour de l’Audi R15 survivante après une course sans histoire, hormis une crevaison dans les Hunaudières et une surchauffe moteur, ce qui n’est pas le cas de ses camarades d’écurie. 008 a connu un vrai chemin de croix avec de gros problème de boîte de vitesses, mais parvient à rallier l’arrivée. Alors qu’elle avait été contrariée par des problèmes électriques, 009 se voyait privée d’un de ses pilotes après l’agression de Stuart Hall qui expédie la Radical LMP2 dans le rail de la chicane Ford. La fatigue engendrée par le pilotage à deux est sans doute à l’origine de la violente sortie de piste qui éliminera la voiture alors aux mains du Suisse Harold Primat. Sans tambour ni trompette, Hughes de Chaunac hisse une de ses voitures à une belle cinquième place du général alors que la seconde abandonnera, en manque d’extracteur suite aux hors-piste de Stéphane Ortelli et Bruno Senna. Un changement de disques qui auraient dû faire la course repousse la Pescarolo survivante à un tour de l’Oreca alors que la Peugeot aux couleurs Pescarolo sera contrainte à l’abandon à la suite de la violente sortie de piste de Benoît Tréluyer. Fortunes diverses pour les autres concurrents de la catégorie avec le drapeau à damier qui salue la première participation de Signature Plus avec une ancienne Courage Oreca LC70 et du Strakka Racing avec la toute nouvelle Ginetta Zytek ou qui récompense un parcours semé d’embûches pour la Lola du Speedy Racing Team Sebah.

LMGT1 : La der des der pour Corvette ???…

 

Aston-Martin en LMP1 avec Lola, les Corvette se retrouvent isolées en GT1 avec deux voitures chaussées en Michelin pour Corvette Racing et deux autres équipées de Dunlop chez Luc Alphand Aventures. Seule une Aston-Martin DBR9 engagée par Jetalliance Racing, spécialistes du FIA GT et une Lamborghini présentée par le Japan Lamborghini Owner Club meuble une catégorie appelée à disparaître. Avec vingt tours bouclés en tout et pour tout durant la semaine Mancelle, la Lamborghini est la première voiture à abandonner dès la fin du premier tour. On se demande vraiment ce que sont venus faire les Japonais aux 24 Heures cette année ! La DBR9 ne va pas laisser Jetalliance tranquille bien longtemps. Des problèmes électriques vont occuper les mécaniciens dès la fin du premier tour avant qu’un nouveau problème ne l’immobilise un long moment sur le circuit. Repartie, elle ne pourra que fermer la marche dans la catégorie, mais les abandons lui offriront la troisième place. Alors troisième derrière les deux voitures officielles du Corvette Racing, Luc Alphand, Patrice Goueslard et Stéphane Grégoire mènent une course sage avant que Patrice Goueslard ne soit éjecté violement de la piste par une Lola Aston-Martin trop pressée. L’abandon est inévitable et il ne reste plus que la n° 73 pour donner la réplique aux Américains. Alors qu’elle vient de passer en tête sur le coup de midi, la n° 64 est contrainte à l’abandon en tentant de rallier son box, en raison d’une boîte de vitesses cassée. Corvette sauve la face avec la n° 63 qui n’a pas connu de problème et Luc Alphand prend la deuxième place avec ses petits jeunes Yann Clairay, Xavier Maassen et Julien Jousse, lauréat du Prix Jean Rondeau, remis à un jeune pilote Français afin de perpétuer la mémoire du pilote-constructeur Sarthois.

LMP2 : Porsche double la mise…

 

Porsche semblait se diriger vers le doublé, mais une violente sortie de piste à une heure de l’arrivée de l’ancien vainqueur Seiji Ara, au volant du Spyder RS du Navi Team Goh, à l’approche du ralentisseur Playstation laisse seuls en tête les Danois du Team Essex. Solidement installée à la troisième place, la Lola Judd du Speedy Racing Team Sebah gagne un rang pour occuper une fort réconfortante deuxième place malgré une course perturbée par de nombreux ennuis. Les débuts de la nouvelle structure de Jacques Nicolet, Oak Racing succédant à Saulnier Racing, n’ont pas été de tout repos. Un début d’incendie, consécutif à une surchauffe, mettra fin au calvaire de la n° 35 des petits jeunes Matthieu Lahaye, Guillaume Moreau et le Syrien Karim Ajlani en début d’après-midi du dimanche alors que la n° 24 des anciens Jacques Nicolet, Richard Hein et du Manceau Jean-François Yvon parviendra à atteindre l’arrivée et montera sur la dernière marche du podium. Fermant la marche de la catégorie, la Zytek 07S du Barazi Epsilon a dû passer un long moment à son stand pour remplacer une pédale. Déception en revanche pour Quiffel ASM Team, première LMP2 à se retirer suite à une sortie de piste de Miguel Amaral au virage d’Arnage et pour le GAC Racing rapidement contraint à l’abandon en raison d’une casse moteur. Il en sera de même également pour les Lola des teams RML et Racing Box qui ne passeront pas la nuit Mancelle tout comme la Radical SR9 du Team Bruichladdich-Bruneau, boutée violemment hors de la piste par une Lola Aston-Martin LMP1.

LMGT2 : Risi Competizione et Ferrari double la mise…

 

Risi Competizione, avec la même voiture (châssis 2606), le même n° 82 et presque le même équipage puisque seul Pierre Kaffer ne faisait pas partie du trio victorieux en 2008, double la mise en tête des LMGT2.Les Porsche étaient sans doute plus rapides, mais même avec l’aide de pilotes de la maison-mère, ça n’a pas voulu sourire. Très rapide, la n° 77 du Felbermayr Proton sera la première à capituler, ne parvenant pas à atteindre son stand à cause d’un problème d’arrivée d’essence. Le Flying Lizard prend la succession mais, débordée par les Ferrari, elle rentre dans le rang avant que Darren Law, alors à son volant, ne soit piégé par de l’huile sur la piste au freinage de la chicane Playstation et ne fracasse la belle Allemande qui en restera là. Vient le tour d’Imsa Performance de prendre la tête, mais un problème de butée d’embrayage finira par avoir raison de la Porsche Normande qui capitulera dans la matinée, la boîte n’ayant pas supporté le traitement infligé. Ferrari avait donc la voie libre avec Risi Competizione en fer de lance. Bien placée en début de course la 430 GT du Hankook Farnbacher finira par lâcher prise avant de se retirer à cause de graves problèmes de radiateurs. Pointés dans le bon wagon grâce à un Christophe Bouchut étincelant, le JMB Racing  descendra gentiment dans la hiérarchie alors que le JMW va échouer au pied du podium après avoir connu des problèmes de freins. Finalement, c’est la 430 GT de la BMS Scuderia Italia qui réédite sa performance de 2008 avec le même équipage et qui prend la deuxième place. Première à abandonner en 2008, la n° 83 du Krohn Racing engagée par Risi Competizione, se rachète en accédant à la dernière marche du podium. Jamais une des voitures du constructeur Batave n’avait réussi à franchir la ligne d’arrivée. La Spyker C8 Laviolette version 2009 conjure le sort et termine à une honorable cinquième place de la catégorie. Moins de chance pour l’Aston-Martin Vantage du Ministre Britannique Paul Drayson qui doit renoncer à deux heures de l’arrivée en proie à d’insolubles problèmes électriques alors qu’elle avait réalisé des temps d’excellente facture.

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