En tête de la catégorie « essence », Henri Pescarolo place ses deux LMP1, mais déclarait « nous n’avons pas vu le vrai potentiel de nos concurrents ». Perturbée par des problèmes de pression d’huile et de direction assistée, la journée ponctuée par le neuvième chrono de la Lola B08/60 Aston Martin du Team Charouz n’a pas été de tout repos ni conforme aux espérances. Du côté de chez Oreca, Olivier Panis a déclaré « nous aurions pu aller plus vite, mais nous avons joué de malchance en reprenant la piste au moment où la Peugeot est sortie. C’était l’unique moment pour tenter un chrono rapide. » Avec un temps de 3’36,264, Hughes de Chaunac place la plus rapide de ses voitures dans le sillage de la seconde Pescarolo officielle. Moniteur pour les débutants au Mans Greg Pickett et Klaus Graf, Jan Lammers place l’ancienne Lola B07/17 du Charouz Racing en bonne place sous la barre des 3’40 au tour, barre sur laquelle la Pescarolo Rollcentre finira par buter.
Remake des éditions précédentes, la bagarre devrait faire rage dans la catégorie des LMGT1, où toutes les voitures sont chaussées par le même manufacturier de pneus, entre Aston Martin, auteur du meilleur temps avec Antonio Garcia sur la DBR9 n° 009 et Corvette qui place, sans avoir beaucoup roulé, ces deux autos officielles en embuscade, le tout arbitré par la Saleen Larbre Compétition confiée aux mains expertes de Christophe Bouchut étincelant sur un tour. La deuxième voiture d’Aston Martin Racing avec l’équipage de rêve Frentzen-Wendlinger-Piccini ferme la marche des écuries officielles. En retrait mais pas distancé, Luc Alphand prend la tête du combat des privés avec sa Corvette C6.R n° 72. Il devance les deux Aston Martin DBR9 du Team Modena et du Vitaphone Racing Team regroupées dans un mouchoir de 0,044s. La Lamborghini Murcielago du team Russe IPB Spartak Racing réalise une belle performance qui la place dans le sillage des Aston Martin privées.
Porsche n’est pas, pour le moment, l’épouvantail annoncé en LMP2. Bien entendu, les deux voitures présentes trustent les deux premières places, van Merksteijn Motorsport devançant le Team Essex de John Nielsen, mais la Zytek de Barazi a fait mieux que de la résistance. RML et sa MG-Lola vieillissante de même qu’Embassy et sa toute jeune WF01 ne sont pas bien loin non plus. Dommage que Joey Foster, à la faute en toute fin de séance sous la passerelle Dunlop, tape durement le rail et endommage fortement la nouveauté. Dans le rythme des leaders puisqu’un temps troisième de la catégorie, la Pescarolo LMP2 du Saulnier Racing se retrouve finalement en sixième position devançant la plus assidue des voitures de la catégorie. Avec 50 tours couverts, la Radical SR9 du team Bruichladdich a emmagasiné de l’expérience. Expérience qui risque de manquer à la toute jeune Lola B08/80 sévèrement abîmée par Xavier Pompidou en fin de matinée quand, piégé par une piste glissante à la deuxième chicane des Hunaudières, il tapait de l’avant puis de l’arrière. Le temps de remettre en état, le joli proto fermé ne parvenait qu’à boucler deux tours supplémentaires en fin de séance.
En LMGT2, la bagarre est tout aussi serrée au niveau du chronomètre entre Porsche et Ferrari, mais la loi du nombre pourrait faire pencher la balance pour la course en faveur des belles Italiennes bien malchanceuses dans la Sarthe jusqu’à présent. Rizi Competizione réalise le meilleur temps avec la n° 82 de ses fers de lance Jaime Melo, Mika Salo et Gianmaria Bruni, mais perd sa deuxième auto suivie par le Krohn Racing quand Tracy Krohn perd le contrôle de sa Ferrari à l’approche de la chicane Ford et tape durement de l’arrière. Le Flying Lizard Motorsport place sa Porsche 997 GT3 RSR à la deuxième place devant une nuée de Ferrari 430 GT (BMS Scuderia Italia, Virgo Motorsport et AF Corse) regroupée en moins de deux secondes. Victorieuse 2007 de la catégorie, l’équipe Imsa Performance reste en embuscade. Pas à la fête, Spyker a dû procéder au changement du moteur de sa C8 Laviolette n° 85 pour pouvoir qualifier Ralf Kelleners en prélevant le moteur valide de la n° 94.