Le lièvre Peugeot et la tortue Audi !!!…

Peugeot dominait depuis le départ, mais l’apparition de la pluie, en fin de nuit, a brouillé les cartes. La dernière averse, peu avant l’arrivée, a scellé le sort d’une épreuve qui a tenu toutes ses promesses et qu’Audi a géré à la perfection pour remporter son 5e succès d’affilé offrant une 8e victoire à Tom Kristensen.

Peugeot était indéniablement plus rapide qu’Audi, mais les Allemands avaient bien caché leur jeu aux essais, car l’écart était beaucoup plus réduit avec les lionnes Sochaliennes. L’arrivée de la pluie à mi-course annihilera le maigre avantage que le trio Géné/Minassian/Villeneuve s’était constitué avec leur Peugeot n° 7 sur l’Audi n° 2 pilotée sans faille et de main de maître par l’équipage Capello/Kristensen/McNish. Avec un de chute dans chaque camp, consécutif aux problèmes de sélection de boîte de vitesses pour la Peugeot n° 8 et le changement d’embrayage sur l’Audi n° 1 et la bataille en retrait de la Peugeot n° 9 de Montagny/Klien/Zonta avec l’Audi n° 3 des jeunes Luhr/Prémat/Rockenfeller, la victoire allait donc se jouer entre l’Audi n° 2 qui passait en tête peu après la mi-course et la Peugeot n°7. L’assèchement progressif du bitume en fin de matinée permet à l’équipage Géné/Minassian/Villeneuve de revenir à moins de deux minutes de l’Allemande, mais une nouvelle averse et les tergiversations du stand Peugeot à rappeler la n° 7 pour passer en pneus sculptés scelleront le sort de la course. L’organisation sans faille du constructeur Allemand permet à Tom Kristensen de porter son record de victoires à 8, d’ajouter un deuxième succès à Alan McNish 10 ans après sa première victoire et de compléter par une 3e victoire les succès 2003 et 2004 de Rinaldo Capello.

LMP1 : Le grand Huit de Tom Kristensen…

Le record établi par le pilote Danois ne sera pas facile à battre. Avec huit victoires (en 12 participations) Tom Kristensen place la barre très haut. Huit victoires pour Audi également au cours des dix dernières années, le constructeur Allemand marche sur les traces de Ferrari (9 victoires) et de Porsche (13 victoires). La fiabilité des diesels avec les trois Audi et les trois Peugeot ne laissait pas beaucoup de place aux tenants de la motorisation essence. Dans cette lutte de prestige des constructeurs artisanaux, Pescarolo s’impose avec l’équipage Primat/Tinseau/Tréluyer malgré la perte de sa seconde voiture sur casse moteur. Longtemps à la lutte avec la Pescarolo rescapée, la Courage Oreca de Ayari/Duval/Groppi finit par lâcher prise en raison de problèmes d’embrayage, la deuxième voiture du Team Oreca s’étant retirée à la suite de la sortie de piste de Marcel Fässler peu après les douze coups de minuit. Dome avec sa toute nouvelle S102 et Lola avec sa tout aussi nouvelle B08/60 à moteur Aston-Martin s’étaient mêlés à la bagarre, mais les problèmes de jeunesse des voitures (aggravés par quelques sorties de piste) les repoussent loin au classement.

LMP2 : Le doublé pour Porsche, exact au rendez-vous…

C’est à l’issue d’un parcours pratiquement sans encombre (2 tours perdus à cause d’un problème de train avant) que la Porsche RS Spyder du Van Merksteijn Motorsport s’impose, avec le top 10 à la clef. En bagarre, la voiture sœur du Team Essex perd le contact suite à deux crevaisons lentes dont une expédie, sans trop de dégât, Casper Elgaard dans le rail. La troisième place a été beaucoup plus convoitée. Tout d’abord, Embassy Racing et sa WF01 l’occupe avant de connaître de sérieux problèmes qui la font plonger au classement après sept heures de course puis Joey Foster tape durement le rail et parvient à ramener sa monture, mais l’abandon est inévitable. La Zytek 07S Barazi-Epsilon occupe par intermittence cette troisième place avant de connaître un gros problème d’électronique sur le circuit, mais Michael Vergers parvient à ramener la voiture au stand. La belle Lola B08/80 prend la relève, mais Xavier Pompidou se fait surprendre par la pluie à Indianapolis. Il parvient à rentrer au ralenti, mais il se fait percuter violemment à l’arrière par la Corvette de Johnny O’Connell dans la voie des stands. L’abandon est inévitable et finalement c’est la Pescarolo LMP2 des jeunes Ragues/Lahaye/Cheng (23,5 ans de moyenne d’age) qui hérite de la troisième place après une course sage seulement perturbée par une perte de 30 minutes, sur le coup de midi, consécutive à la remise en état du train arrière.

LMGT1 : Aston-Martin double la mise…

La bataille entre Aston-Martin Racing et Corvette Racing a bel et bien eu lieu. C’est à coup de secondes que les protagonistes se sont expliqués et c’est sur des détails que la victoire a choisi son camp. L’homogénéité de l’équipage Brabham/Garcia/Turner permet à Aston-Martin de conserver son titre. Un changement de disque de frein avant droit et un tout droit de Ron Fellows a sans doute fait pencher la balance du mauvais côté pour les Américains. Une défaillance de l’alternateur a écarté la seconde Corvette de l’équipage Magnussen/Beretta/Gavin de la victoire. C’est le même problème qui repousse la deuxième Aston-Martin hors du podium de la catégorie. La perte d’une roue expédie Christophe Bouchut, au volant de la Saleen de Larbre Compétition, dans le bac à gravier. Il parvient à revenir au stand, mais tout espoir de venir chatouiller les écuries officielles s’est évanoui. Avec deux Corvettes et deux Aston-Martin privées, la lutte semblait équilibrée. Finalement, Luc Alphand n’a pas trop tremblé d’autant que le moteur de l’Aston-Martin du Vitaphone Motorsport ne tiendra pas la distance. Les ennuis de l’Aston-Martin n° 007 lui ont même permis d’entrevoir le strapontin au pied du podium, mais force est restée à l’équipage Frentzen/Piccini/Wendlinger.

LMGT2 : Ferrari, enfin !!!…

Rizi Competizione avait entrevu la victoire en 2007 avant que la mécanique ne fasse des siennes. La leçon a servi car c’est après une course exempte de problème que Melo/Salo/Bruni offrent un succès bien mérité à Ferrari. L’auto élimination des deux Porsche de pointe a tué le suspens. Une mésentente entre Patrick Long, au volant de la Porsche Imsa Performance et Seith Neiman, sur celle du Flying Lizard Motorsport, laisse la Porsche Normande sur le carreau et expédie l’Américaine au fin fond du classement. L’abandon des deux Spyker sur casse moteur et l’affaissement de la suspension de la dernière Porsche valide (Team Felbermayr), ouvre une voie royale aux Ferrari pour monopoliser le podium. Les abandons du Krohn Racing (sortie de piste de Tracy Krohn) puis de AF Corse (transmission) ainsi que du Virgo Motorsport (casse moteur) permettent à la BMS Scuderia Italia de prendre la deuxième place avec l’équipage Malucelli/Ruberti/Babini à l’issue d’une course exemplaire juste entachée par un problème lors du tour de chauffe. Ehret/Kaffer/Nielsen du Farnbacher Racing monte sur la troisième marche du podium d’une course qui n’aura pas été de tout repos avec plusieurs sorties où passages par les bacs à graviers.

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Le classement

Repères : 

Date : 14 & 15 juin 2008

76e édition

Organisation : Automobile Club de l'Ouest
Site : www.24h-lemans.com

Lieu : Le Mans (72) – Circuit des 24 Heures
Longueur : 13,629 Km

55 voitures au départ
33 voitures classées
2 voitures arrivées mais non classées

381 tours parcourus soit 5192,649 Km
Moyenne : 216,300 Km/h

Meilleur tour : Stéphane Sarrazin 3’19,394
Moyenne : 246,068 Km/h

Météo : Beau le samedi, pluie à mi-course puis averses le dimanche…